Volent vives les hirondelles
Improvisant écarts subits
Et laissant traînes derrière elles
De
cris petits
Et c'était ces cris-là que sans doute écoutait
Pensant à vos doux chants oiseaux de douce France
Le prince gracieux qui connut la souffrance
Vingt-cinq ans vingt-cinq ans dans le pays anglais
En son cachot de Meung c'était les mêmes cris
Que le pauvre François qu'on appelait Villon
Entendait caresser les murs de la prison
Lorsque entre chien et loup appareille la nuit
Et c'était eux toujours et toujours qu'entendirent
Grappes aux frêles grains promises au pressoir
Blé innocent battu au fléau de l'Histoire
Tous les captifs tous les meurtris tous les martyrs
Les hirondelles au vol net
Striant de leurs cris vifs l'été
Ont dû se dit-on être faites
Pour
consoler
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