Cette comédie urbaine, qui n’est pas sans rappeler
le Père Goriot, reprend les traits bien connus
du style de Balzac.
Le roman est introduit par une description au présent
d’une maison ou d’un quartier, comme dans un reportage
journalistique, suivie d’un flash-back à l’imparfait,
jusqu’au moment où se déroule l’action. Balzac insiste
sur la véracité de l’histoire, qu’il renforce en la
datant.
Balzac apostrophe son lecteur (« Son aventure vous
paraîtra-t-elle croyable, … Et pourtant, sachez-le,
ce drame… »), dont il prétend connaître les goûts («
… que le lecteur pressé ne pardonnerait pas »).
Balzac démontre un goût prononcé pour les expressions
grandiloquentes (« Dans cet immonde endroit… auquel
il faudrait je ne sais quoi d’inouï pour le tirer de
son indifférence »).
Il aime accumuler les termes pour mieux décrire un
être, un objet, une situation, a souvent recours au
parallélisme (« Si l’omnibus n’a pas de rouille encore
… ils sont éventrés »), accumule les détails réalistes,
voire sordides.
Il a le souci de trouver des liens de cause à effet
de façon quasi-scientifique, d’expliquer le moral par
le physique, de rapprocher les individus de leur environnement
(« tout dans le conducteur explique l’omnibus… ») dans
des descriptions et des portraits détaillés ; il a un
ton didactique (« un physicien du monde social… »),
intervient dans son récit par des considérations sociologiques
(« Dans cet aréopage… ») ou psychologiques (« comme
le cœur humain dévale la pente… »), sous forme d’aphorismes
et d’interrogations.
Il ne livre à ses lecteurs que des informations de
première main (« aux dires des connaisseurs », « les
observateurs avisés de la Société »), et encore, il
en garde par-devers lui (« Pour expliquer combien… »).
Balzac manie l’ironie (« Cet omnibus est dans tout
son lustre… ») et porte des jugements moraux individuels
et collectifs (« certains esprits forts », « tous les
vices et toutes les vertus », « à supposer que ce temps
les méritât »).
Il use à l’occasion de métaphores (« … quelques jolis
papillons sortir de leur chrysalide… »).
Balzac éprouve de l’admiration pour l’aristocratie
(« une éducation aristocratique de premier ordre »),
et pour Paris qu’il compare parfois avantageusement
à la province (« la gent féminine parisienne, la plus
experte d’Europe aux dires des connaisseurs »).
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