Patrick
Rambaud : Marguerite Duraille, Virginie Q, Balland,
1988.
Patrick
Rambaud : Marguerite Duraille, Mururoa mon amour,
Lattès, 1996.
Paul
Reboux, Charles Muller : À la manière de…,
Grasset, 1ère éd. 1908-1910-1913, Coll. « Les Cahiers Rouges
», 1998.
Le pastiche dans la littérature française,
ou À la manière de...
Le pastiche littéraire est un genre qui n’est pas
partout en odeur de sainteté (littéraire), mais que
ne dédaignèrent pas les écrivains les plus grands et
les plus originaux, de La Bruyère à Jacques Laurent,
en passant par Boileau, Marivaux, Diderot, Balzac, Flaubert,
Rimbaud, Courteline, Proust, Giraudoux, Maurois, Curtis,
comme nous l’allons montrer dans un petit résumé historique.
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Le Style mode d'emploi est un hommage à Raymond Queneau, dont
il poursuit les célèbres Exercices de style. L'auteur
y reprend le fameux thème du
jeune homme dans l'autobus de la ligne S, pour l'agrémenter de 99 nouvelles
variations, accommodant toutes ce thème d'une façon chaque fois différente, en
pastichant des écrivains célèbres (Modiano,Proust, Balzac, Flaubert, Rostand, Perec,
Jules Verne, Camus, Duras…), des dialectes actuels (branché, politiquement
correct, informaticien…) et en illustrant les principales figures de rhétorique
(oxymore, métonymie, zeugma…). Quelques
textes sont directement inspirés par l’Oulipo : "Pangrammes",
"Holorime" et "En recherche des
temps enlevés" (thème de Perec). Les 99 textes sont
précédés d’un avant-propos destiné à situer l’ouvrage
par rapport à Queneau, et ils sont suivis d’un
glossaire des termes stylistiques employés et d’une
petite bibliographie. [Lire la
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La Chine m'inquiète, de Jean-Louis
Curtis, Editions Grasset
Le
pastiche accompagne toute la carrière littéraire de
Jean-Louis Curtis, de 1950 (Haute école) à 1985
(Un rien m'agite). Depuis son premier pastiche
de Montherlant, Curtis partage la conception libératrice du
pastiche et la finesse d'exécution d'un Marcel Proust
qu'il pastichera d'ailleurs assidûment, sous le titre
invariable de À la recherche du temps posthume et
avec la présence permanente de Roberte Swann. Ainsi
dans La Chine m’inquiète (1972), Curtis
fait narrer les événements de Mai 68 par Proust. Lire
les pastiches de Curtis est un pur bonheur littéraire.
«
Françoise, qui avait protesté pendant des années contre
ma réclusion volontaire et l’habitude que j’avais prise
de ne sortir qu’après minuit, à des heures qu’elle appelait,
en estropiant l’expression courante, « hindoues » (car
elle était inébranlablement persuadée que ceux qui disent
« indues » ne prononçaient ainsi que par affectation
de parler parisien), m’adjura de rester couché lorsque,
après une maladie qui m’avait fait garder la chambre
six mois, je décidai, me sentant un peu mieux, de me
rendre à une soirée que donnait Roberte Swann en l’honneur
d’un maquisard guatémaltèque, personnage qui, en d’autres
temps, n’eût peut-être pas réussi à me tirer de mon
lit, mais dont la présence rue Saint-Dominique avivait
mon désir d’entendre parler de la révolution qui venait
d’éclater quelques jours plus tôt, et des épisodes sanglants,
héroïques ou délicieux de laquelle j’espérais être,
au spectacle de la rue, le témoin effrayé, enthousiaste
ou ravi... »